L'homme fuit l'asphyxie.
L'homme dont l'appétit hors de l'imagination se calfeutre sans finir de s'approvisionner, se délivrera par les mains, rivières soudainement grossies.
L'homme qui s'épointe dans la prémonition, qui déboise son silence intérieur et le répartit en théâtre, ce second c'est le faiseur de pain.
Aux uns la prison et la mort. Aux autres la transhumance du Verbe.
Déborder l'économie de la création, agrandir le sang des gestes, devoir de toute lumière.
Nous tenons l'anneau où sont enchaînés côte à côte, d'une part le rossignol diabolique, d'autre part la clé angélique.
Sur les arêtes de notre amertume, l'aurore de la conscience s'avance et dépose son limon.
Aoûtement. Une dimension franchit le fruit de l'autre.
Dimensions adversaires. Déporté de l'attelage et des noces, je bats le fer des fermoirs invisibles.
René Char, Seuls demeurent (1938-1944), Fureur et mystère.
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Emportée par la concision d'un monde empli de contradictions dans lequel l'homme se débat, je me situe entre "le rossignol diabolique" et " la clé angélique". Enfin, si vous trouvez la serrure pour ouvrir le monde de Char, prénenez-moi! Je m'imprègne modestement de ses pépites pour réfléchir à ma liberté relative.
Artine
Henri Yéru, artiste plasticien - Dialogue avec René Char - Argument
http://www.henri-yeru.com/henri-yeru-dialogue-rene-char-argument.php
Un petit aperçu de son travail dans le lien.