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Me voici à feuilleter le recueil Rythmes d'Andrée Chedid, nfr, Poésie/Gallimard, 2018,  emportée par son élan vivifiant, je lis les différentes parties et tombe en arrêt à l'escapade des saisons.

Voici quelques extraits. 

 

4. L'escapade des saisons.

 

 

Andrée Chedid, Rythme, Poésie/ Gallimard, 2018

L’escapade des saisons

 

Je t’aimais

Dans l’orage des sèves

Je t’aime

Sous l’ombrage des ans

 

Je t’aimais

Aux jardins de l’aube

Je t’aime

Au déclin des jours

 

Je t’aimais

Dans l’impatience solaire

Je t’aime

Dans la clémence du soir

 

Je t’aimais

Dans l’éclair du verbe

Je t’aime

Dans l’estuaire des mots

 

Je t’aimais

Dans les foucades du printemps

Je t’aime

Dans l’escapade des saisons

 

Je t’aimais

Aux entrailles de la vie

Je t’aime

Aux portails du temps.

 

 

 

Cheminer

 

 

Dans la forêt des mots

il sculpta son langage

Sa mémoire s'allongea

Au-delà du passé

 

Dans l'océan des signes
Il puisa ses images
Sa vision s'ajuste
Au rythme des cités

Dans le spectacle des choses
Il creusa son sillage
L'instant ensemença
Les dunes d'éternité
 

 

Rappelle-moi

 

Rappelle-moi
Ces temps sonores 
Où les murs s'effondraient
 
Ces temps sans minutie
Où l'obstacle s'enjambait
 
Rappelle-moi
Ces aurores
Ces nuits qui rayonnaient
Ces temps-relief
Ces métaphores
Ces heures inusitées
 
Rappelle-moi
Ce temps sur terre
Plus fragile
Qu'herbe d'été

Une autre partie à partager, à relire, à offrir.

Je te fais cette offrande.

5. Vie, intervalle convoité

 

Soleil au cœur

 

Tu es ce cœur fertile

A la flamme

Tenace

Miroir du soleil

Au feu 

Jamais consumé

 

Semblable à ta planète

Par soleil visité

Tu es graine

Semaille et braise

En ton fragment d'éternité.

 

 

Wassily Kandinsky, Fugue, Huile sur toile 129,5 x 129,5 cm,1914.Collection Ernst Beyeler, Bazel, Suisse

Wassily Kandinsky, Fugue, Huile sur toile 129,5 x 129,5 cm,1914.Collection Ernst Beyeler, Bazel, Suisse

L'un et l'autre

 

L'un refusait le doute

Vivait sans rature

L'âme privée de résine

Le cœur en manque de chagrins

 

Ses heures glissaient sans semailles

Sa danse s'éteignait

 

L'autre s'inquiétait des mots

Frémissait à chaque onde

Perdait souffle et visage

Aux malheurs annoncés

 

S'émouvait d'un rythme

D'une parole renaissait!

Je pourrais partager d'autres poèmes tant la force des mots me traverse et m'entraîne avec vigueur vers toi. 

 

Tag(s) : #Poésies
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