Je voulais partager avec Vous quelques anecdotes que je consigne à propos de René Char.Paul Veyne évoque ainsi, dans son livre, l’enfance de René Char ( III Ma sombre enfance, p. 50-51)
Artine.
Bonne journée agréable à Vous!
Dans le "PAul Veyne", vous pouvez lire :
" (...) dans « le parc de la belle demeure des Névons », le petit René aimait grimper aux arbres pour passer de longues heures solitaires, perché dans leurs branches ; le père (Emile Char) s’en amusait cordialement : « Aqueù pichot, per lou veire, faù regarda adaù », ce petit pour le voir, il faut regarder en haut."
Plus loin, Paul Veyne parle de Char écolier en ces termes « Un garnement confus et sourd, mais qui apprenait à l’école des choses passionnantes, tout en roulant dans sa tête des pensées qui aurait surpris le maître debout au tableau noir.
Vient un témoignage ou une explication à propos de la craie (mot récurent dans les poèmes de Char).
« J’ai toujours beaucoup pensé à la craie ; d’abord elle a la couleur d’une des enveloppes du cerveau, la pie-mère ou la dure-mère, je ne sais plus. Ensuite, enfant, je rêvais à la craie. On s’en sert au tableau noir, qui n’est pas un lieu comme les autres ; le bâton de craie diminue pendant que votre savoir, lui, s’allonge. La craie touche à beaucoup de choses. On respecte la craie du tableau noir et mon grand-père me disait : ne marche pas sur la craie, la craie est ton cœur. Et puis, on dénonce à la craie ; dans le monde des truands de Villon, quiconque avait sur lui un morceau de craie était tué, sans doute parce que la craie servait à dénoncer. Les mots ouvrent d’un coup beaucoup de choses, sans qu’on sache quoi : comme le Rhône quand il contourne le Rocher des Doms à Avignon. Il y a des mots qui sont tout un enseignement. C’est comme la révélation qu’a été pour moi ma première leçon d’histoire naturelle sur les plantes (souvent présentes également dans la poésie de Char). Les mots ont une substance et le mot craie ouvrait beaucoup d’emplois futurs. Il y a les mots que j’ai un jour choisis et qui me disent beaucoup ; là se feront les débordements ; c’est un choix que je fais des mots qui va m’apprendre quelque chose, comme à un premier cours. Mon premier cours de botanique ! J’étais fasciné, je comprenais tout, tout de suite. Il n’y avait qu’une autre matière où j’étais bon, c’était la géométrie, mais seulement la géométrie dans l’espace. »
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