Mon esprit s'est laissé porter par les vers de Garcia Lorca. Je viens de feuilleter mon receuil intitulé Les plus beaux poèmes d'hier et d'aujourd'hui, édité par Le livre de poche, Jeunesse, dans la section Fleur d'encre. Vous pourrez le trouver à la page 194. Je vous mets la traduction de Bernard Lorraine.
Artine.
La niña del bello rostro
está cogiendo aceituna.
El viento, galán de torres,
la prende por la cintura.
Pasaron cuatro jinetes
sobre jacas andaluzas
con trajes de azul y verde,
con largas capas oscuras.
«Vente a Córdoba, muchacha».
La niña no los escucha.
Pasaron tres torerillos
delgaditos de cintura,
con trajes color naranja
y espadas de plata antigua.
«Vente a Sevilla, muchacha».
La niña no los escucha.
Cuando la tarde se puso
morada, con luz difusa,
pasó un joven que llevaba
rosas y mirtos de luna.
«Vente a Granada, muchacha».
La niña no lo escucha.
La niña del bello rostro
sigue cogiendo aceituna,
con el brazo gris del viento
ceñido por la cintura.
Federico Garcia Lorca.
Arbrisseau, arbrisseau.
La jeune fille au beau visage
Est là, à cueillir des olives ;
Le vent qui courtise les tours
Vient à la prendre par la taille.
Ont passé quatre cavaliers
Sur petits chevaux andalous,
Habillés d’azur et de vert
Sous leurs vastes capes foncées.
« Pour Cordoue, mets-toi vite en route ! »
Mais la fille ne les écoute.
Ont passé trois toréadors
Tout jeunes, et la taille fine,
En costumes couleur d’orange
Avec épées de vieil argent.
« Pour Séville, mets-toi vite en route ! »
Mais la fille ne les écoute.
Lorsque le soir tourne au violet
Dans une lumière diffuse,
Passe un jeune homme qui portait
Des roses, des myrtes de lune.
« Pour Grenade, mets-toi vite en route ! »
Mais la fille ne les écoute.
La fille au visage charmant
Continue à cueillir l’olive
Tandis que le bras gris du vent
par la taille la tient captive.
Federico Garcia Lorca
(Traduction de Bernard Lorraine)
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